Le président du parti Envol, Delly Sesanga Hipungu, a vivement réagi à l’appel lancé par le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo à son homologue rwandais Paul Kagame, l’invitant à « faire la paix des braves » et à « arrêter l’escalade » du conflit dans l’est de la République démocratique du Congo.
Sur son compte X (ancien Twitter), l’opposant n’a pas mâché ses mots :
« De la moindre escarmouche à ça… Tout ça pour ça ! Où est le sérieux ? Où est la ligne ? Le gâchis incarné. Un président à géométrie variable, qui change de position au gré des applaudissements et des voyages, n’inspire ni confiance ni respect. Le Congo mérite sans doute mieux », a-t-il déclaré.
Cette réaction cinglante intervient après l’intervention du chef de l’État congolais, jeudi 9 octobre, au Global Gateway Forum organisé par l’Union européenne à Bruxelles. Devant un parterre de dirigeants et de partenaires internationaux, Félix Tshisekedi a réitéré son souhait de voir la fin des hostilités dans l’Est du pays, affirmant n’avoir « à aucun moment affiché une attitude belliqueuse » envers le Rwanda ou d’autres voisins.
Il a rappelé que le processus de paix mené sous la médiation de Luanda, sous l’égide du président angolais João Lourenço, avait été « proche d’aboutir » avant d’être interrompu. « Nous étions à 98 % de recouvrer une paix durable, mais vous avez boycotté la cérémonie », a-t-il lancé à Paul Kagame.
Pour Delly Sesanga, cette sortie du président congolais illustre une incohérence dans la diplomatie congolaise face à Kigali, alors que les tensions restent vives et que les attaques du M23, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa, se poursuivent dans le Nord-Kivu. L’opposant y voit une volte-face et une faiblesse de la posture congolaise sur une question jugée existentielle pour la souveraineté nationale.
Alors que Kinshasa mise à nouveau sur la voie diplomatique, la sortie de Delly Sesanga relance le débat sur la cohérence et la fermeté de la politique étrangère congolaise face à Kigali.
Jean Richard KABULU
