RDC/Affaire Sarah Ebabi : “Ce n’est plus de la discipline, c’est de la jalousie”, s’insurge Maître Yves Luteke

L’affaire de l’adjudant Sarah Ebabi, poursuivie par la justice militaire après une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, continue de susciter l’indignation au sein de l’opinion publique. Parmi les voix qui s’élèvent, celle de Maître Yves Luteke, avocat au barreau de Kinshasa, qui dénonce ce qu’il qualifie de “dérive disciplinaire”.

“On peut comprendre qu’il y ait peut-être eu une faute mineure, disciplinaire, qui mérite un rappel à l’ordre, un avertissement ou un blâme. Mais de là à la détenir, la traduire en procès et que le ministère public réclame dix ans de prison… Franchement, ça dépasse les bornes. Ce n’est plus de la discipline, c’est de l’abus, voire de la jalousie”, a déclaré l’avocat, visiblement indigné.

Selon Maître Luteke, la rigueur militaire ne doit pas être utilisée pour humilier ou briser la dignité d’un agent, surtout dans une affaire qui, selon lui, “ne met en danger ni la sécurité nationale ni la discipline de corps”.

“On parle d’une femme qui se préparait juste pour son mariage, pas d’une criminelle”, a-t-il ajouté.

L’affaire Sarah Ebabi, qui enflamme depuis plusieurs jours les débats sur la place publique, soulève une question de fond : celle de la proportionnalité des sanctions dans les institutions militaires, notamment à l’égard des femmes en uniforme.

De nombreux citoyens et organisations de défense des droits humains appellent à la clémence et à une relecture des pratiques disciplinaires au sein des forces armées.

Sylvain Fizé Mukadi

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